BAZERBE Robert

Né le 8 avril 1910 à Perpignan ; mort le 21 octobre 1982 à Perpignan ; instituteur, membre du SNI et militant de la SFIO avant la deuxième guerre mondiale ; il est un temps membre de la Gauche Révolutionnaire et adhère en 1938 au Parti Socialiste Ouvrier et Paysan ; Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en 1940 et s’évade en 1941 ; résistant FTPF ; après guerre, toujours militant du SNI, il adhère au Parti Communiste.

Robert Bazerbe naquit le 8 avril 1910 à Perpignan (Pyrénées-Orientales). Fils d’Henri Bazerbe, un maçon de 36 ans originaire de Perpignan, et de Rose Ausseil une culottière de 31 ans, native de Taulis (Pyrénées-Orientales), petit village des Hautes-Aspres, il reçut les premiers sacrements catholiques. Après des études à l'école primaire supérieure de Perpignan, il entra à l'École normale d'instituteurs de la ville en 1926. Il démissionna notamment de la préparation militaire et afficha par la suite des opinions pacifistes. Il exerça dans divers villages du département avant de rester dans les années 1930 comme instituteur à Vernet-les-Bains.

Bazerbe adhéra à la Fédération unitaire de l’Enseignement et fut un des militants du groupe de jeunes. Membre du Syndicat national des instituteurs depuis 1933, il devint membre du conseil syndical de la section départementale en 1934 et y demeura jusqu'en 1940. Il fut notamment délégué aux congrès nationaux de 1936 et de 1937. Bazerbe milita adhéra également au Parti socialiste SFIO en 1932. En 1934, proche de la "Bataille socialiste", il participa à la création du Groupe d’études et d’action des Pyrénées-Orientales qui structura localement les partisans de Jean Zyromski. Il fut également de ceux qui fondèrent, en 1934, En avant !, l’éphémère organe local de la "Bataille socialiste". Ils décidèrent d’abandonner cette publication, lorsque, à la suite du congrès de la fédération socialiste SFIO, ils prirent en main Le Cri Socialiste, son organe hebdomadaire. Mais, à l’automne 1935 et pendant l’hiver 1936, beaucoup de militants zyromskistes des Pyrénées-Orientales, dont Bazerbe, intégrèrent les rangs de la "Gauche révolutionnaire" et administrèrent brièvement la fédération entre deux congrès (26 janvier 1936 – 30 mai 1936). Hostile à la non-intervention en Espagne, il participa activement à l'accueil des réfugiés espagnols. Il suivit toutes les péripéties de cette trajectoire, commune à de nombreux militants du département. Mais tenté, un moment par la dissidence fédérale autour du député Joseph Rous (Voir ce nom), il rejoignit rapidement le bercail de la fédération socialiste SFIO. Elu à la commission administrative fédérale au titre de la tendance "Gauche Révolutionnaire" lors du congrès du 9 mai 1937, après l'exclusion de la Gauche Révolutionnaire au congrès national socialiste SFIO de Royan en juin 1938, il adhéra au Parti socialiste ouvrier et paysan.

Mobilisé en septembre 1939, fait prisonnier dans l'été 1940, Bazerbe s'évada en octobre 1941. Il retrouva son poste d’instituteur à Vernet-les-Bains et fut déplacé en octobre 1942. Entre temps, il épousa Jeanne, Rose Vidal, une institutrice de Perpignan fille d’un agriculteur propriétaire âgée de 31 ans, née à Espira-de-l’Agly (Pyrénées-Orientales). Le mariage ne fut que civil. Le couple eut deux enfants Selon son témoignage, militant du Front national, engagé dans les rangs FTPF, il adhéra au Parti communiste peu après la Libération. Nous ignorons où il participa à la Résistance. En effet il ne figure pas dans les listes des FTPF des Pyrénées-Orientales à la différence d'autres anciens pivertistes du département, ni sur celles des autres mouvements de Résistance ou de réseaux. Mais il est possible qu’il ait été actif au Front national et dans les FTP d’un autre département. En 1946, avec un groupe de résistants communistes, il honorait les morts des combats d’août 1944 au Canigou et les victimes de Valmanya, le village martyr détruit par les forces allemandes et celles de la Milice : sur la même photographie, il figurait avec des instituteurs qui, comme Lucette Justafré (Voir ce nom), avaient suivi la même trajectoire politique, du pivertisme à l’adhésion au PCF. Bazerbe fut pendant quelques années trésorier départemental du SNI et appartenait toujours au Parti communiste dans les années 1970. Il termina sa carrière professionnelle à Perpignan où il était directeur de l’école Jules Ferry, l’une des plus réputées de la ville. Il mourut à Perpignan le 21 octobre 1982.

SOURCES : Presse syndicale. —  Renseignements fournis par l'intéressé. — Sources orales — A.C Perpignan, registres de l’état civil — BALENT (André), "Du Front populaire à la Résistance. L’itinéraire d’un militant perpignanais : Marcel Mayneris (1899-1993)", Études Roussillonnaises, XVI, Canet, 1998, p.165-192. — GUAL (Ramon) et LARRIEU (Jean), Vichy, l’Occupation nazie et la Résistance catalane, tome II b, Prades, Terra Nostra, 1998, 687 [1112] p. (p. 778).

André BALENT, Jacques GIRAULT